Les interrogatoires pendant la bataille d'Alger
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Les interrogatoires, est-il besoin de le préciser, s'accompagnent parfois de coups et même de sévices plus graves lorsqu'un individu, convaincu de collusion avec le F.L.N. refuse de se mettre à table.
Un soldat préposé à la question manifeste-t-il quelque réticence à soumettre un suspect à la torture ? Il est alors courant qu'on lui tienne ce raisonnement :
Suppose que l'aveu que tu arracheras à ce salaud permette de sauver tes camarades sur le point de tomber en embuscade, empêche qu'une ferme ne brûle quelque part dans le bled ou qu'une bombe n'explose à la terrasse d'un café. Hésiterais-tu encore?
Massu, qui s'est lui-même fait passer à la « gégène », en approuve l'utilisation.
Il s'agit d'une génératrice débitant du courant électrique sous une tension de 110 à 220 volts. La réceptivité à ce genre de traitement est différente selon le tempérament, l'état du coeur et les conditions dans lesquelles il est infligé.
Combien de malheureux mis à nu sur une dalle de ciment humide, un fil branché sur le petit doigt, l'autre sur le sexe, ont attendu, dans un grotesque garde-à-vous, que débutât la séance ! Face à eux, assis à une table, un officier des renseignements ou un officier de police judiciaire, prend d'une main des notes sur un calepin. L'autre main, cachée sous la table, se met soudain à tourner très vite une manivelle. Un hurlement de bête, la pitoyable pantomime d'un corps qui saute en l'air ou qui se tord à terre, tel est l'affreux spectacle des séances à la gégène.

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Première bataille d'Alger